« Le silence nous porte à la contemplation, à l’écoute de l’inouï. S’il me fascine, c’est que je sais qu’il m’attend quelque part. S’il fait mine d’être muet, peut-être nous écoute-t-il ? Il n’est pas le vide, il est plein de lui-même. Il s’écrit par la ponctuation, if bat entre les mots. Constitutif de la musique, il est audible. Il se donne à voir par le dépouillement en peinture ou par les arrêts entre nos gestes. Il doit être photographiable ; certains y sont déjà parvenus. Oui, photographier le silence qui ne réclamerait plus les mots qui m’envahissent et me débordent si souvent. »
Les images rapportées par Patrick Bogner de ses incursions aux abords du cercle arctique, dans les Orcades, les Féroé, à St-Kilda, en Islande ou en Norvège, mettent en scène le sublime écrasant de paysages déserts et déchaînés, inhabitables, où l’homme, fatalement de passage, vient rechercher un face-à-face avec des forces qui l’excèdent.
Inspiré par le romantisme primitif du Sturm und Drang, le photographe reprend ainsi l’ambition de Caspar David Friedrich : celle d’une peinture de paysage capable. – si tempétueuse, heurtée et accablante qu’elle soit – de susciter la même contemplation que les images sacrées.
Photographe indépendant depuis 1983, Patrick Bogner vit à Strasbourg. Ses thèmes de prédilection s’articulent autour de l’Ailleurs, cet autre lieu qui ne serait pas un lointain, mais un ailleurs qui aurait besoin de la photographie pour s’incarner.

59°1’16.512 »N3°21’44.712 »W

62°15’4.457 »N7°4’39.054 »W


62°4’17.406 »N6°56’29.501 »W

63°26’15.696 »N18°50’59.412 »W

63°52’8.128-N17°15’1.431-W

65°41’15.251 »N17°32’49.692 »W

